D'une bâtardise joyeuse et assumée. Jonglant nonchalamment avec un métissage de blues, cajun, bluecrass (leur terme) et folk, le groupe sublime l'énergie brute, la sincérité et l'exubérance.
Au commencement, la légende le confirme, c'était quelque chose comme un ramassis de personnages insouciants s'assemblant au hasard de l'été dans le mythique parc La Fontaine de Montréal, pour faire du bruit en liberté et au soleil. Savant mélange issu de la rencontre d’éléments de la scène garage, indie, expérimentale, de la magie et du bar karaoké du coin, Canailles est officiellement devenu un band quand il s'est déplacé, à l'été 2010, dans le salon de la chanteuse Daphné Brissette pour écrire sa première chanson en français.
Après avoir donné un seul véritable concert pour casser ses chansons toutes neuves, le groupe s'enferme un jour de pluie dans le sous-sol de l'ami Éric Villeneuve et enregistre, aidé de ce dernier, de quelques caisses de bière, ainsi que de son premier fan et membre honoraire, Bernard Adamus, un EP endiablé et sans prétention.
Depuis, la troupe traîne un peu partout ses instruments acoustiques rapiécés au masking tape et son anarchie contagieuse pour faire déborder de vie les nuits folles d'un nombre grandissant de cousines avec son mélange unique de bluegrass, folk, cajun et blues.
De nouvelles faces se greffent à la formation, maintenant une véritable famille reconstituée de huit musiciens qui se lance en 2011 sur les routes du Québec. La réponse du public est immédiate et violente comme l'amour; les tournées de shooters et les incidents de bodysurfing se multiplient. Au printemps 2011, à travers les nuits sans fin, surviennent les Francouvertes, où Canailles se hisse en finale, puis les FrancoFolies de Montréal, qui doivent gérer un débordement d’enthousiasme sous la tente. S’en suit une course folle et des concerts remplis à ras bord au FME de Rouyn-Noranda. Puis, c’est une soirée passée à jouer au house band du gala des GAMIQ où le groupe, en plus de réarranger d’étonnante façon les pièces des lauréats, est aussi nommé dans les catégories Spectacle de l’année et Nouvel artiste avec le plus grand potentiel. Canailles participe aussi à M pour Montréal, à l’édition 2012 du SXSW d'Austin TX, au Festival International de Louisiane, puis part à la conquête de la Chine et du reste de l'univers connu et inconnu, vers l’infini et plus loin encore!
Le premier album de Canailles réalisé par nul autre que le bouillant et génial Socalled et mixé par Philip Bova (Feist, Bell Orchestre, Stars), Manger du bois est porté par une belle folie et poli jusqu'à shiner fort et loin, grâce, entre autres, à l’ajout inspiré (brillant, lumineux, allumé) de quelques amis de la famille, notamment Jérôme Dupuis-Cloutier, Benoît Paradis et Bernard Adamus.
Il paraît sur l’étiquette Grosse Boîte en avril 2012. Manger du bois remporte aussitôt le prix du seul album où la chanson éponyme ne figure pas. Relisez la dernière phrase deux-trois fois, c’est grisant, mais pas autant que de voir Canailles à La Pointe Sec. Reeeeehiiiii!